-
un texte à la recherche d'une musique
IL S’EST TIRÉ
Il s’est tiré
De chez lui
Pour aller voir ailleurs
Si l’herbe est bien plus verte
En laissant sa maison
Sans regret ni raison
Il s’est lancé
Dans le bruit
En crachant ses frayeurs
Loin de sa porte ouverte
Pour fuir en cavalcade
Le fracas des ruades
Il s’est tiré
Dans le froid
De cet hiver en deuil
Au cœur de son brouillard
En brisant son impasse
Tous ces morceaux de glaceIl s’est cassé
Sans émoi
Recherchant le linceul
D’un air plutôt hagard
Pour corriger sa peur
Et toutes ses erreurs
(pont musical)
Il s’est tiré
Pour fuir tous ses malheurs
Il s’est tiré
Une balle dans le cœur
Il s’est tiré
Pour fuir tous ses malheurs
Il s’est tiré
Une balle dans le cœur
Bernard PICHARDIE
texte déposé
2 commentaires -
un texte à la recherche d'une musiqueLE SQUATTER DU GIRATOIRE
Comme un indien
Je plante ma tente
Au milieu d’un giratoire
Je m’y sens bienJe vois les gens
Qui s’impatientent
Tout au fond de leur brouillard
Et leurs calmantsDans leur petite
Automobile
Ils sont comme dans une cage
Qui les abriteJe suis de l’œil
Ceux qui défilent
Encombrés de trop de rage
Près de mon seuilComme un indien
Je suis sur ma réserveJe suis dans ma réserve
Sur ce grand giratoire
J’y cultive mes rêves
Sans vouloir faire d’histoireComme un indien
Je suis sur ma réserve
J’ai mon abri
Juste au milieu
D’une grande zone urbaine
De ce paysEt les vivants
D’un air anxieux
Tournent autour de mon domaine
En suffoquantJ’ai des boules Quies
Pour m’endormir
Dans ces nuits où le bitume
Crache le stressTrop terre à terre
Des souvenirs
Qui végètent sur la brume
Des solitaires
Comme un indien
Je suis sur ma réserveJe suis dans ma réserve
Sur ce grand giratoire
J’y cultive mes rêves
Sans vouloir faire d’histoireComme un indien
Je suis sur ma réserveBernard PICHARDIE
texte déposé
2 commentaires -
un texte à la recherche d'une musique
TATOUAGES AMOUREUXJ’ai tatoué tous mes désirs
Je t’envahis de mes tendresses
Qui se reflètent sur ta peau
Au clair du soleil de l’amourJ’ai tatoué tous mes plaisirs
Je te dévore tout en ivresse
De mon cœur et de son tempo
De la soirée au petit jourTatouages amoureux
Vibrant de mille feuxJ’ai tatoué mes idées folles
Dans le silence de la nuit
Cette passion qui caracole
Lovée tout au creux de ta vieJ’ai tatoué comme un message
Mes serments mes petits secrets
Je dépose sur ton passage
Mes souvenirs éparpillésTatouages amoureux
Vibrant de mille feuxJ’ai tatoué quelques offrandes
De ma mémoire mes aveux
Mistral et senteurs de lavande
Sur ton corps si doux et fiévreux(pont musical)
J’ai tatoué tous mes émois
La douceur de mes sentiments
Le long de tes joues de rebelle
Dans un ballet je me pavaneJ’ai tatoué tous mes éclats
Sur toi ma passion mes élans
En incendie qui étincelle
Illuminant nos escapadesTatouages amoureux
Vibrant de mille feuxJ’ai tatoué tous mes désirs
Je t’envahis de mes tendresses
Qui se reflètent sur ta peau
Au clair du soleil de l’amourJ’ai tatoué tous mes plaisirs
Je te dévore toute en ivresse
De mon cœur et de son tempo
De la soirée au petit jourTatouages amoureux
Vibrant de mille feux
Tatouages amoureux
Vibrant de mille feuxBernard PICHARDIE
texte déposé
2 commentaires -
un texte à la recherche d'une musique
pour offrir la chanson à une association
POUR VOS BEAUX YEUXJe chante pour ceux
Qui ne me voient pas
Et pour vos beaux yeux
En chants mélodieux
Je monte ma voix
En montrant la voieDes paroles
En partance
Vers le ciel
Des paroles
Qui me trottent
Dans la têteQuelques notes
Qui s’élancent
Etincellent
Quelques notes
Qui s’envolent
A tue-têteQuand vos regards croisent
Des regards obscurs
L’épreuve sournoise
Vous semble bien dure
Pour que s’apprivoise
Un meilleur futurMais il faut y croire
Mais il faut chanter
Ces envies d’espoir
Et de retrouver
Sortie du brouillard
La vue libérée( pont musical )
Je chante pour ceux
Qui ne me voient pas
Et pour vos beaux yeux
En chants mélodieux
Je monte ma voix
En montrant la voieDes paroles
En partance
Vers le ciel
Des paroles
Qui me trottent
Dans la têteQuelques notes
Qui s’élancent
Etincellent
Quelques notes
Qui s’envolent
A tue-têteJe pose mes rêves
Avec cette fièvre
Que je veux donner
Depuis tant d’années
Et j’offre ma voix
Qui pétille de joieCar il faut y croire
Car il faut chanter
Ces envies d’espoir
Et de retrouver
Sortie du brouillard
La vue libéréeBernard PICHARDIE
texte déposé
1 commentaire -
les textes de base d'un spectacle, à la recherche de deux interprètes
les dialogues ont été écrits pendant une semaine de "repos" avec l'ajout de quelques chansons (qui peuvent ne pas être incluses dans la pièce)
RENCONTRES
(textes des dialogues de Bernard Pichardie, déposés
les chansons sont déposées à la SACEM... les liens vers les maquettes des chansons se trouvent à la fin de l'article)
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Prologue
Rencontres
(coécrit avec Marie-Noëlle Pichardie
musique de Michel Veron)
Partir
Quitter l’enfance
La délivrance
Écrire
Écrire
L’écho pour lui plaire
La beauté d’un mystère
Offrir
Offrir
L’oiseau du bonheur
Le vent de notre cœur
Fleurir
Fleurir
Les jardins sous ses pas
La rosée entre ses bras
Rougir
Rougir
Sous les feux de l’amour
De ses contours
Choisir
Choisir
Sa peau dorée
Son corps satiné
Jouir
Jouir
Sous les caresses
De son ivresse
Partir
Partir
Vers le repos
D’un jour nouveau
L’avenir
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène une
H « Vous venez pour la première fois ici ?
— De temps en temps, quand je le peux, et vous ?
— Moi aussi, pratiquement toutes les semaines, j’adore ce lieu paisible.
— C’est un endroit calme où l’on peut souffler. Regardez, les gens qui passent ont l’air serein. Même les enfants ne se chamaillent pas ou peu.
— Je n’avais jamais pensé à ça ! Maintenant que vous le dites, j’ai l’impression que même les pigeons volent doucement !
— Et la ville n’est pas loin ! Enfin, je veux dire que nous sommes presque dans le centre-ville, mais ici, la tranquillité règne. Il y a bien un peu de vent qui fait frissonner les feuilles des arbres, sans nous déranger.
— J’appelle cet endroit mon petit coin d’oasis. Je m’y sens à l’aise et je viens tous les samedis matin pour prendre du bon temps à ne rien faire ou si peu. J’observe, j’écoute, je respire pendant une petite heure et je repars avec, dans mes bagages, du tonus pour une semaine.
— Par manque de temps, je ne suis pas là souvent et je le regrette. Il faudrait que je m’organise mieux de façon à m’octroyer, comme vous, ce genre de pauses.
— J’aime m’assoir sur ce banc et pas un autre et si, quand j’arrive, il est pris, j’ai l’impression que ma halte va être gâchée.
— C’est une manie de vieux garçon !
— Ah bon ! Peut-être, mais je suis un demi-solitaire et pourtant je n’aime pas faire les choses à moitié !
— Au moins, vous avez de l’humour. Ça doit bien servir pour draguer.
— Mais, je ne drague pas ! J’ai une famille, femme et enfants et je suis fidèle.
— C’est une voie en disparition.
— Vous croyez ?
— J’en suis certaine. C’est rare d’entendre un homme dire qu’il a une famille, surtout quand il est seul sur un banc dans ce parc.
— Depuis que vous venez ici, vous réalisez des statistiques ? !
— Pas du tout, d’ailleurs, je ne parle à personne, c’est vous qui m’avez posé la première question. Au début, je me demandais si vous n’aviez pas une idée derrière la tête. Je me suis vite rendu compte que vous aviez envie de faire la causette.
— Exact ! Mais c’est uniquement parce que vous avez squatté mon banc préféré. Rassurez-vous, je ne vous en veux pas. Et vous, vous avez une famille ?
— Oui, un mari, un amant, un ami. Mais c’est un trio en une seule personne !
— Vous aussi, vous avez de l’humour. Et des enfants ?
— Non, je ne peux pas en avoir, mais j’ai une flopée de nièces et de neveux qui me rendent la vie pas trop fade… Pas fade du tout ! Heureusement, ils me permettent de combler mon vide en ce qui concerne ce manque qui me hante parfois.
— Je comprends, disons que j’essaie en pensant à mes « petits » (je dis petits mais ils sont bien grands) qui me remplissent de vrais bonheurs au quotidien. Et votre mari ne souffre pas de cette situation ?
— Non, quand nous nous sommes rencontrés, j’ai annoncé la couleur rapidement quand notre relation semblait bien partie. J’ai horreur de tricher ! Il fut de suite sur la même longueur d’onde avec moi. Je lui en serai toujours reconnaissante.
— Je vois que l’heure tourne, je dois partir sinon, ma femme va appeler Police secours !
— Je peux vous faire un mot d’excuse si vous le souhaitez !
— Merci, mais je n’ai ni papier ni stylo.
— Moi non plus !
— À bientôt j’espère.
— Oui à très bientôt. Euh, je ne connais pas votre prénom.
— Justine, et vous ?
— Sébastien. »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène deux
F « Bonjour Sébastien, vous êtes là depuis longtemps ?
— Bonjour Justine, depuis presqu’une heure, j’allais partir.
— Ah ! je suis déçue.
— Mais non, je viens d’arriver.
— Vous m’avez fait peur, j’ai pas mal de courses à faire aujourd’hui mais je souhaitais vous voir.
— C’est sympa, moi aussi je suis content de vous retrouver.
— En passant par l’entrée principale, j’ai vu une belle affiche. Vous aimez les expositions ?
— Un peu, mais je suis beaucoup plus cinéma et concert. Et vous ?
— Pour les expos, ça dépend, pas les tableaux ni les sculptures. J’aime surtout les vieux machins, ce qu’on trouve dans les brocantes et qu’on peut retaper pour leur arracher une part de leur mystère et leur redonner une nouvelle vie. C’est mon mari qui furette dans les vide-greniers et chez les brocanteurs. Ensuite, je m’attaque à la remise en forme. Je suis assez théâtre et musique mais les places ne sont pas données.
— Moi, je suis assez branché pop, rock et blues, surtout les années 70 et 80 au grand désespoir de mes enfants qui souhaitent m’initier à leur passion pour le hip-hop, le reggae et bien d’autres styles. J’adore également la chanson à textes.
— Je pense que vous avez comme moi la cinquantaine, et donc quelques références identiques. Je suis très éclectique et j’écoute les nouvelles générations aussi bien que les anciennes. Comme je dis souvent, il y a deux sortes de chansons, celles à textes et celles qui n’en ont pas, c’est-à-dire les instrumentaux !
— Bien vu !... Belle journée aujourd’hui, je trouve que cet endroit rayonne, le soleil nous illumine et je suis persuadé qu’il rend les gens meilleurs, plus heureux.
— C’est certain ! je vois aussi la différence quand je viens sous le vent ou la pluie et comme maintenant sous les rayons. Là, je me sens plus libre, plus joyeuse ; j’observe les sourires ou les mines attristées, les oiseaux graciles, les enfants fébriles. La plupart du temps, les gens se croisent sans se regarder.
— Ma timidité m’empêche de les surveiller mais inconsciemment, j’enregistre les gestes, les attitudes et vous avez raison, en fonction de la météo les comportements varient du tout au tout.
— Au fait, vos enfants vivent chez vous ?
— Non, pour les deux premiers. Ils gagnent leur vie. Le plus jeune termine ses études et préfère notre maison, le loyer y est beaucoup moins cher ! et pour vous ?... Ah, pardon ! C’est vrai que vous n’avez pas d’enfant. Excusez-moi.
— Ce n’est pas grave, j’ai l’habitude !... Ici, la nature est quand même assez rétrécie.
— Que voulez-vous dire par là ?
— Quand je pars en congés, je vais plutôt à la campagne ou la montagne, les paysages sont superbes et je me sens bien, en communion avec l’environnement. Je découvre chaque année de nouveaux lieux où la beauté et la sérénité se côtoient. Mon mari est plutôt pêche et moi pendant qu’il se prélasse à l’ombre en surveillant ses lignes, je vagabonde, il m’est impossible de rester en place !
— Nous aussi, nous partons loin de la ville, ma femme a hérité d’une petite maison où nous nous ressourçons et suivons des sentiers de liberté dans les sous-bois…
— Hou lala ! je n’ai pas vu le temps passer, on se retrouve la semaine prochaine ?
— Avec grand plaisir ! »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène trois
H « Bonjour Justine, vous allez bien ?
— Oui merci, et vous ?
— Impeccable, mais quelque chose me gêne et me choque.
— Quoi ?
— Le vouvoiement, on peut se tutoyer ?
— J’y pensais en arrivant, nos conversations faisaient trop « collets montés ».
— Eh bien, voici un grand pas de franchi !... J’ai parlé de toi à ma femme, elle trouve que c’est sympa de t’avoir rencontrée.
— Elle n’est pas jalouse ?
— Pas du tout !... Elle a de son côté des amis avec qui elle sort sans moi, je ne me suis jamais posé la question de leurs relations, je sais que j’ai une entière confiance en elle.
— Pour mon couple, c’est pareil. J’avais lu dans un recueil cette citation : « La confiance est le début de l’amour, la méfiance est la fin du parcours ».
— Très jolie citation, je la ressortirai un jour.
— Je ne sais plus qui est l’auteur, mais peu importe. Je me suis rendue compte que je ne connais pas les prénoms de tes enfants… ni de ta moitié !
— Alors, ma moitié, s’appelle Véronique et mes enfants Sylvain, Cerise et Arnaud par ordre chronologique, Sylvain étant le plus âgé, 28 ans, puis 25 et 21 ans.
— Et vous ? euh ! pardon… Et toi, ton mari ?
— Mon moitié se prénomme Jocelyn.
— Ce n’est pas courant comme prénom et c’est rigolo que tu dises « mon moitié » !
— Après tout, les mecs disent parfois, mais de moins en moins souvent, « ma moitié » en parlant de leur femme ou de leur compagne, alors, j’inverse les rôles !
— Tu es une féministe et ça me plait beaucoup.
— Je ne sais si j’en suis une, je suis pour l’égalité, il me semble donc que les combats à mener doivent être faits par les hommes et les femmes… « Tous ensembles tous ensembles Ouais ! »…
— Entièrement d’accord !...
— Ce parc me rappelle un souvenir vieux d’une trentaine d’années. À l’époque, il n’y avait pas encore ce banc mais un peu plus loin, quelques chaises nous permettaient de nous asseoir et un monsieur faisait la tournée et donner un ticket pour une somme modique ; il était valable pour la journée. J’étais une jeune enseignante et je venais ici pour corriger des copies.
— Tu ne m’as pas dit ta profession. Et tu continues à l’exercer ?
— Oui, je suis prof d’histoire-géo et je continue même si parfois je trouve que tout a changé trop vite, les enfants et les ados sont souvent à la limite de la correction et leurs parents les soutiennent un peu trop quand ils sont en faute. Et toi, que fais-tu ?
— Je suis dentiste. Mais dans ma profession, à part les évolutions techniques des appareils, pas de grands changements, mes patients ont toujours aussi mauvaise haleine !... Mais excuses-moi, je t’ai coupé.
— Oui, voilà ce qui s’est passé. J’étais donc pas loin d’ici et tout-à-coup, j’ai levé les yeux des copies et j’ai fait une étrange rencontre. Un regard qui m’a percuté, un homme qui avait à peu près mon âge. Son regard m’a percuté et je pense que j’ai percuté le sien. Je me rappelle encore et toujours de ces quelques instants dont j’ai gardé la trace.
— Tu n’as pas cherché à le revoir ?
— Si, mais je ne l’ai pas vu. Pendant des années, je me disais que je le retrouverai un jour, et puis mon mariage et ma vie avec l’homme que j’aime fait que je n’ai plus envie d’y penser, même si ces moments éphémères viennent régulièrement effleurer mes pensées. »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Intermède un
Juste quelques secondes
(musique de Jean-Yves Chauchereau)
Assise sur une chaise dans ce parc
où j’aime calmer mon errance quotidienne, je rêvais
Je rêvais
Je rêvais quand tout à coup ( parlé )
On s’est rencontré
Du bout des yeux
Juste quelques secondes
Des pigeons volaient
Entre nous deux
Nous étions seuls au monde
Cachée derrière mes cils
Je te suivais
Tu me mettais en joue
T’avais l’air fragile
Tu souriais
Habillé d’une moue
C’était une rencontre
Tout à fait dérisoire
La course contre la montre
Effaça ma mémoire
C’était une rencontre
Tout au bord du hasard
La course contre la montre
Effaça notre histoire
Devant cette chaise
Je passe parfois
Espérant une trace
Je n’ suis pas à l’aise
Quand je revois
Ce doux face-à-face
Des pigeons volaient
Entre nous deux
Nous étions seuls au monde
On s’est rencontré
Du bout des yeux
Juste quelques secondes
On s’est rencontré
Du bout des yeux
Juste quelques secondes
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène quatre
F « Salut Sébastien, nous voici à nouveau réunis !
— Salut Justine, une habitude s’est créée et je m’en porte très bien.
— Tu t’emportes facilement ? !
— Mais non, pas le verbe s’emporter !
— Je sais, c’est juste pour te taquiner. Tu as vu tous ces gens qui font leur footing. Je n’aime pas courir, je préfère prendre mon temps en marchant.
— Moi aussi, la transpiration m’est insupportable. Il y a ceux qui cherchent à perdre du poids, ceux qui foncent sans voir personne ou pour être vus dans la catégorie des frimeurs. J’ai constaté que ce sont toujours les mêmes qui passent et repassent à heure fixe. Il y a parfois des petits groupes, ceux-là ont une démarche plus conviviale d’aborder ce sport. Ils s’arrêtent pour attendre les retardataires à chaque tour et prennent le temps d’observer les fleurs, les oiseaux, les arbres. Il y a aussi ceux qui se retranchent complètement avec le baladeur ou le casque sur la tête, j’en ai vu un qui dictait des lettres à sa secrétaire !...
— Je me demande comment on peut avancer dans la vie quand on cherche la vitesse. C’est aussi un moyen pour oublier les soucis ou la fadeur du quotidien.
— Tu as raison, la course contre la montre, pour le travail… Toujours aller plus vite mais à la finale l’arrivée est la même pour tous.
— Je suppose que tu parles de la mort.
— Oui, alors je préfère déguster la vie par petite dose, tranquillement, sans excitations inutiles. C’est ma philosophie !
— Tu es un sage
— Pas vraiment mais en prenant de l’âge, je réagis différemment aux événements. Déjà quand je fais les courses, c’est doucement. Tiens, le mot course veut tout dire, certains les font au galop, comme les chevaux pendant les courses hippiques ! J’ai ma liste prête et je m’y tiens mais sans précipitations… comme par temps de pluie !
— Moi, c’est l’averse, euh, pardon, l’inverse. J’ai toujours du mal à faire des prévisions alors je furète, je suis à la recherche de promotions et parfois, mes achats sont compulsifs et je m’en veux quand j’arrive à la maison et que mes sacs débordent de produits qui ne sont pas forcément indispensables.
— Tu regardes les pubs à la télé ?
— Souvent, elles nous envahissent et je ne supporte pas ce genre d’agressions. C’est pareil pour les affiches, je les trouve souvent ridicules. Tiens, regarde le monsieur qui se promène, il doit avoir pas loin de 90 ans.
— Je suppose, je ne sais pas s’il fait son tour de piste tous les jours car je ne viens que le samedi.
— Je l’ai aperçu plusieurs fois et pas que ce jour-ci.
— Tu viens aussi dans la semaine ?
— Rarement, ça m’arrive. Tu as vu comment il se comporte, comme beaucoup de personnes âgées, il rumine, s’arrête à peu près aux même endroits.
— C’est vrai, il a l’air d’attendre quelqu’un, il se retourne mais personne ne le rejoint. J’ai l’impression qu’il est dans ses souvenirs. J’imagine que sa femme est décédée et qu’il noie sa solitude en la devinant pas loin de lui. La solitude est bien triste quand on vieillit et qu’on se retrouve seul.
— Tu n’as jamais essayé de l’aborder ?
— Je n’ai jamais osé, je lui lance un sourire quand il s’approche, mais il a le regard dans le vague et je n’ai pas l’impression qu’il a remarqué ma présence.
— Une fois, j’ai voulu lui parler, il ne m’a pas répondu, il ne devait pas m’entendre… Ou il faisait comme si. »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène cinq
H « Salut Justine.
— Salut Sébastien, tu as eu un problème la semaine dernière ?
— Oui, enfin, ce n’est pas vraiment un problème mais plutôt un heureux événement. L’épouse de Sylvain, l’ainé de mes enfants a accouché prématurément.
— J’espère que tout va bien.
— Oui, ça s’est très bien passé. Un joli bébé tout neuf, un peu petit, il est arrivé avec un mois d’avance. Il s’appelle Dorian. Je voulais t’avertir que je ne viendrais pas et j’ai réalisé que nous n’avions pas échangé nos numéros de téléphones !
— Justement, j’y ai pensé la semaine dernière en ne te voyant pas, voici ma carte.
— Et voici la mienne. C’est con, on se rencontre, nous papotons de tout et de rien, nous nous connaissons un peu, petit à petit mais en fait, nous n’avions aucunes coordonnées pour nous contacter. Pour fêter l’arrivée du moustique, nous ferons une petite fête dès que la maman… et le papa !... seront rétablis après l’épreuve. Tu es mon invitée, avec ton mari.
— Merci, c’est sympa, je vais lui en parler… Je me demande pourquoi la salle d’accouchement s’appelle la salle de travail, nous naissons sous de mauvais hospices… J’aurais préféré naître dans une salle de repos ! Tu as souffert à l’arrivée de tes trois bébés ?
— Non, pas du tout. Et ma femme non, plus d’ailleurs, ça s’est très bien passé et ils sont passés comme une lettre à la Poste ! pour le premier, la petite valise était prête, nous deux et la voiture aussi ! Une demi-heure après, dans la salle de travail, il poussait son premier cri. J’en poussais un aussi ! Véronique n’a pas eu de douleurs atroces comme certaines, et pour les suivants, même topo. je crois que j’aurais tourné de l’œil s’il y avait eu un problème, même léger.
— Vous les hommes, vous êtes des petites natures. Nous sommes plus résistantes que vous.
— Je le pense aussi.
— Tu te rappelles du petit vieux dont nous avions parlé.
— Oui.
— La semaine dernière, comme tu n’étais pas là, je me suis approché de lui, je lui ai offert un biscuit sec. Il m’a regardé un peu surpris sur le coup, puis il l’a accepté presque timidement et nous avons parlé un petit moment. Il n’est pas seul, sa femme est tétraplégique, il vient faire un tour ici presque tous les jours pendant qu’une aide-infirmière lui fait sa toilette, ça lui permet de se changer les idées.
— On ne connait pas vraiment les gens que l’on croise. J’étais persuadé qu’il était seul.
— Il suffit parfois d’un geste pour casser la distance. Justement, il est là-bas, je lui fais signe ?
— Oui. Je t’accompagne.
— Je préfère y aller seule, il est assez sauvage…
— Il n’a pas envie de s’approcher, il a peut-être regretté de s’être confié à moi la semaine dernière.
— Dommage ! il préfère peut-être se retrouver seul.
— La solitude, je l’adore… Mais de façon homéopathique !
— Moi aussi, mais il y a des solitudes non désirées qui doivent pourrir la vie. Et pas uniquement chez les personnes âgées. Ça me fait penser à une anecdote… J’ai été le témoin d’une scène assez particulière, il y a quelques années alors que nous étions au cirque avec nos enfants. Un spectateur d’environ quarante ans avait une espèce de poupée attachée sur sa poitrine, il lui parlait comme à un enfant et lui commentait de temps en temps ce qu’il voyait sur la piste. Sans arrêt, mon regard se portait sur ce personnage troublant et je supposais qu’il devait être en grande solitude pour agir ainsi. »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène six
F « Dans deux mois, les congés, nous avons réservé un gite en Savoie.
— Nous, avec le bébé nous restons disponibles cette année, mais nous essaierons de nous échapper quelques jours, pas trop loin d’ici pour revenir dare-dare en cas de problème.
— Ah ! Les vacances… J’en ai vraiment besoin pour me vider la tête après la période scolaire. Quand j’ai débuté dans l’enseignement, les gamins étaient adorables et respectueux. Plus ça va, moins ça va, ils sont grossiers, irrespectueux, mais je les aime bien !
— Ils te font souffrir ?
— Pas trop, j’alterne mes cours avec le programme obligatoire avec des faits de société et ils sont intéressés mais il ne faut pas leur en demander beaucoup. Et les parents d’élèves sont de plus en plus vindicatifs. Au moindre problème, c’est la faute des profs.
— Je ne comprends pas l’appellation « éducation nationale », ce sont les parents qui doivent éduquer leurs enfants et les écoles, les collèges, les lycées sont faits pour les enseigner.
— Tu as raison, mais quand tu vois des parents qui sont absents du matin au soir avec le travail et les trajets, ce n’est pas facile pour eux de bien s’occuper de leur progéniture. Ils rentrent souvent crevés et n’ont pas toujours les capacités intellectuelles pour aider aux devoirs.
— D’accord, mais laisser des ados ou des plus jeunes devant la télé, leur ordi ou leur Smartphone jusqu’à pas d’heure, ce n’est pas la solution idéale pour leur équilibre…
— Il y a encore eu un problème de dogue et de rançon dans une école primaire il y a quelques jours. Et dire que j’ai encore une dizaine d’années avant la quille ! J’en rêve !... Avant, la plupart des travailleurs pensaient à leur retraite un ou deux ans avant. Maintenant, on y pense vingt ans avant ! Et sans être certain d’avoir une retraite décente.
— Je pense pouvoir arrêter un peu plus tôt que toi, mais je ferai peut-être deux ou trois ans de plus pour attendre que Véro soit à la retraite, elle est coiffeuse mais n’a jamais eu l’envie de se mettre à son compte. Son salaire n’est pas mirobolant.
— Jocelyn, lui, en tant que cadre, finira bien tard, mais je ne l’attendrai pas !
— Nous parlons de retraite, de vacances, très peu de travail !
— C’est logique, la vraie vie se trouve dans les loisirs qui nous permettent de nous évader. Je suis passionnée dans mes préparations de cours et j’y consacre une grande partie de mes congés mais je me sens bien dans mes jours de liberté où je peux m’exprimer dans la peinture. C’est mon dada, ma passion !
— Tu me montreras ta peinture ?
— Oui, mais je te préviens d’avance, si tu ris devant mes tableaux, tu devras m’oublier !
— Je ferai très attention, je pourrai mettre des oignons dans mes poches, tu auras ainsi l’impression que je pleure d’émotions !
— Et toi, tu as un hobby ?
— Je fais du macramé.
— C’est vrai ?
— Mais non, pour me détendre, je joue de la guitare.
— Super ! Tu pourras me faire la sérénade.
— Je joue surtout du blues, j’adore ce style de musique. Quand je suis en vacances, je préfère le calme et le farniente. Avec Véro, nous aimons les petites maisons de campagne qui ont une âme, pour faire des pauses »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Intermède deux
Pause
(musique de Julian Renan)
Le vent dans les branches
Frissonnement des feuilles
Tout près de l’accueil
Et du pain sur la planche
Un verre de vin doux
Le miaulement du chat
Un rire en éclats
Un baiser sur la joue
Velours
Tendresse
Lueurs
Ivresse
Amour
Pétales
Bonheur
Cigale
Mitan du voyage
Les rayons du soleil
Repos sous la treille
Juste quelques images
Le chant d’un oiseau
La vie au ralenti
Rêves sous abri
Le murmure de l’eau
Velours
Tendresse
Lueurs
Ivresse
Amour
Pétales
Bonheur
Cigale
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Entracte
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène sept
H « Je suis content que vous acceptiez de venir à notre petite fête.
— C’est bien dans six semaines ?
— Exact !... Tu feras ainsi connaissance avec notre ménagerie.
— Il y a combien de roulottes ?
— Tu ne vas pas me demander de compter maintenant. Je préfère profiter de ce beau soleil, de la verdure et du calme environnant.
— Je te laisse une semaine pour faire les comptes, tu me diras tout ça samedi prochain.
— Oui, s’il n’y a pas un deuxième accouchement.
— Ta fille est également enceinte ?
— Non, c’est pour rire, elle n’est pas pressée, pour l’instant, elle change de mec tous les ans. Elle prend tout son temps pour déterminer le bon géniteur !... Comment tu as rencontré ton mari ?
— À la fin de ses études, Jocelyn avait envie de prendre une année sabbatique pour faire le tour du monde. Il était à Caracas où il prenait des photos de cette ville entourée de bidonvilles, en découvrant la misère et le luxe du Venezuela. Il venait de commander dans une petite boutique deux perros calientes et une bière locale au goût douteux. J’étais à côté de lui, demandant les mêmes hot dogs, son accent n’était pas « couleur locale » ! Il m’a dit quelques mots en anglais et j’ai répondu dans cette langue mais nous nous aperçûmes bien vite que nous étions français tous les deux. Nous avons passé deux jours ensemble, puis nous nous sommes séparés, il partait vers l’Amérique du Nord et moi, je restais en Amérique du sud pendant quelques semaines. Nous avions décidé de nous retrouver quelques mois plus tard à Paris où j’avais commencé ma dernière année de formation… Et nous ne nous sommes plus quittés. Comment ça s’est passé pour toi ?
— Je ne suis pas allé aussi loin que toi pour dénicher la perle rare. Véro était apprentie coiffeuse dans le salon où ma mère se faisait crêper le chignon. Non, je me trompe, où elle passait des heures à discuter avec la patronne qui aimait couper les cheveux en quatre avec ses amies. La petite jeune, un jour où je venais chercher ma maman chérie, je l’ai repérée, et ce fut réciproque. J’étais à l’époque avec une tigresse qui ne voulait pas me lâcher. J’ai fini par mettre un terme à cette idylle qui ne menait à rien et je suis sorti avec celle qui me permet de me faire couper les cheveux à l’œil depuis trente ans. Ça en fait des économies !
— Ton histoire est un peu tirée par les cheveux !
— Et pourtant, elle est véridique, je te jure que ça s’est passé comme ça. Le hasard des rencontres fait bien les choses… ou mal suivant les circonstances et la suite de l’histoire. Il y a aussi une part de chance non négligeable, mais au départ, on ne le sait pas. Certains couples se découvrent grâce au net, mais il leur manque la vraie découverte.
— Que veux-tu dire ?
— Le premier geste entrevu, le premier regard, les premiers mots échangés. Ça me parait important de les vivre dans une véritable situation et pas en pianotant sur un clavier.
— C’est vrai que le choix fait par rapport à une photo et une présentation, ça fait catalogue !
— Même les gros catalogues papier ont disparu.
— Quand j’étais gamine, avec ma paire de ciseaux aux bouts arrondis, je découpais des images dans ces bouquins qui me faisaient rêver.
— Moi, je regardais les dames en petites culottes ! »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène huit
F « Aujourd’hui, il fait bien frais, il va surement pleuvoir bientôt.
— Oui, des nuages vont faire pluie pluie !... J’ai constaté que la météo nous conditionne, nous sommes plus joyeux par beau temps et grincheux dans l’orage.
— C’est normal, avec le soleil, tu peux sortir. La fenêtre ouverte laisse passer ses rayons qui te stimulent. Et c‘est lui qui fait pousser les plantes.
— D’accord, mais sans pluie, elles ne poussent pas !... il faut donc un peu des deux pour un bon équilibre.
— Et le vert dans la nature, ou plutôt les verts, il y a une quantité de verts différents, j’aime beaucoup cette couleur avec toutes ses nuances, je la trouve apaisante.
— Les vermifuges aussi sont apaisants !
— Ah, c’est malin !
— Tu m’avais dit que Jocelyn aimait la pêche, en tant que cadre, il a besoin de se mettre au vert également.
— Oui, il travaille beaucoup et n’a pas d’horaire fixe, il est responsable dans une grosse boite, la société Rénov’Action, spécialisée dans la rénovation d’immeubles, d’appartements et de résidences particulières. Grâce à ses capacités à prendre des initiatives, il aurait pu espérer devenir rapidement l’adjoint principal de la direction mais vu le nombre d’années qui lui reste à faire, l’espoir s’amoindrit. Il y a les jeunes loups qui font tout pour gagner des échelons. Lui, il veut rester humain avant tout et ne souhaite pas enfoncer les autres à tout prix. Il dit souvent que pour avoir une paix intérieure, rien de telle que l’humilité.
— Bien vrai ! C’est une belle philosophie. J’ai hâte de le rencontrer.
— Lui aussi, je lui raconte nos échanges, maintenant, tu fais un peu partie de notre famille.
— Merci ! Mais que fait-t-il quand tu viens ici ?
— Il en profite pour plancher sur quelques dossiers en instance pour être libre de partager avec moi des moments de repos et de repas. Quand je suis à la maison, il s’éloigne le plus possible sauf s’il part pour une mission tout un week-end dans un autre département, à la rencontre d’un propriétaire pour évaluer sa demeure, les travaux à y effectuer et le devis à préparer. Et le samedi, souvent nous préparons les repas pour deux jours, nous pouvons ainsi nous évader à la campagne. Et Véro, que fait-t-elle en ce moment ?
— Elle travaille le samedi pour les rendez-vous avec celles et ceux qui sont pris dans la semaine, en compensation, elle a le lundi, le matin, c’est grasse matinée. Pour elle, car je pars de bonne heure pour mes préparations dentaires et les patients.
— Les vies de nos couples me semblent bien équilibrées, même si de notre côté, il y a des périodes bien remplies pour Jocelyn quand un chantier se termine.
— Pour nous, une certaine routine pourrait s’installer mais notre petit dernier ne nous laisse pas le temps de respirer ! Et quand les enfants partent, rien n’est fini, il y a toujours Maman et Papa qui sont là en cas de besoin, mais aussi pour passer quelques heures avec nous et parfois, vider notre congélateur et l’armoire où sont rangées les confitures faites « maison » ! Ça ne nous gêne pas, bien au contraire.
— Je connais ça aussi avec mes nièces et neveux. Pas question de finir nos jours en solitaires hargneux, il me semble que je t’en ai déjà parlé, je n’ai pas mais propres enfants, mais pas de manque chez moi, ni de regrets."
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène neuf
H « En arrivant, à l’entrée du parc, il y a un grand manège.
— Oui, tu veux que je te paye un tour ?
— J’aimerais bien, mais j’ai dépassé la taille prescrite ! Il y avait à côté une petite mongolienne, le regard des gens face à la différence est bien souvent glauque, je peux comprendre qu’une certaine gêne peut s’installer mais un sourire et c’est un beau cadeau.
— Tu lui as souri ?
— Oui, elle m’a regardé, s’est approchée de moi, sa maman voulait la retenir mais je lui ai fait signe de la laisser. Elle m’a tendu la main, je lui ai fait une bise. Je ne savais pas quoi lui dire et elle m’a dit « Meci ». C’était vraiment touchant. Elle est repartie vers le manège en me faisant signe au-revoir.
— Et la maman ?
— Elle m’a fait un signe de remerciement. Je suis parti pour venir sur ce banc avec le cœur léger… léger ! Je ne sais pas si c’est une bonne action, mais c’est un geste d’humanité qui m’a ensoleillé cette matinée.
— Tu es un tendre, il y a beaucoup d’hommes qui veulent jouer aux gros durs mais c’est la plupart du temps une façade pour cacher une partie de leur sensibilité. J’ai dès le début, ressenti chez toi une belle douceur.
— Dis tout de suite que je suis un mou !
— Pas du tout, tu as de la pudeur et tu la caches par des jeux de mots et de l’humour. C’est ce qui fait ton charme !
— Eh bien, je ne sais plus où me mettre ! Alors, à mon tour de te dire ce qui m’attire chez toi, amicalement évidemment !...
— Attends, d’abord, je téléphone à mon avocat !
— Tu es très sociable, ouverte aux autres, je devine que tu as une grande culture, très certainement beaucoup plus cultivée que moi, mais tu n’en fais pas étalage. Tu sais rester simple dans tes propos. Bon, je ne vais trop en dire, sinon tes bas vont péter !
— J’ai pas de bas mais des chaussettes, je viens ici toujours en jogging, tu n’es pas très observateur !
— Autant pour moi ! Et nous n’avons jamais abordé des sujets qui fâchent comme la politique.
— Non, nous sommes ici pour nous détendre. J’ai des idées que je partage mais dans d’autres circonstances. Je suis aussi une militante pour les droits des enfants et ce qui se passe en France et dans le monde me fait peur. Nous pourrons en parler un peu si tu veux.
— D’accord, mais c’est vrai qu’à notre niveau, avec nos trois enfants à élever, nous avons été beaucoup pris, mais nous avons essayé de ne pas leur inculquer des notions de partages et d’écoutes. L’éducation passe par des petites touches, des petites empreintes qui, sans vouloir les façonner à notre image, leur permettent de s’épanouir et de trouver un équilibre. En dehors des activités scolaires, ils ont eu la possibilité d’en faire, aussi bien dans l’artistique que dans le sport. Avec nos salaires, nous pouvions nous le permettre, ce qui n’est pas donné à tout le monde, malheureusement…
— Ils ont été inscrits à des clubs ?
— Oui pendant l’année, c’était judo, solfège et musique, danse et théâtre aussi, pendant les vacances, le ski et avec les grands-parents, cheval, vélo ou poterie.
— Ah ! le chant et l’apprentissage d’un instrument, c’est super !... Et pour le sport, le vélo et le judo, deux activités sportives très différentes mais complémentaires… »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Intermède trois
Vélo et tatami
(musique d’Éric Aton)
Tatami et vélo
Vélo et tatami
C’est bien ce qu’il te faut
Pour avancer dans la vie
Tu fais du vélo
Tous les samedis
Ta maman Véro
Elle en fait aussi
Des fois t’en fais trop
Pour ton appétit
Tu tombes sur le dos
Car tu es flapi
Si tu as bobo
Il y a Bambi
Dans ton grand dodo
Qui est ton ami
Tatami et vélo
Vélo et tatami
C’est bien ce qu’il te faut
Pour avancer dans la vie
Tu fais du judo
Tous les vendredis
Ton papa Paulo
Il en fait aussi
Ton copain Pierrot
C’est pas ton ami
Il t’as mis K.O.
Sur le tatami
Si tu as bobo
Ta maman chérie
Te fait un bécot
Un guili guili
Tatami et vélo
Vélo et tatami
C’est bien ce qu’il te faut
Pour avancer dans la vie
Tatami et vélo
Vélo et tatami
C’est bien ce qu’il te faut
Pour avancer dans la vie
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène dix
F « Voici le jardinier qui passe.
— C’est son heure pour aller vider les poubelles dans le container.
— Il s’occupe de tout le parc, il prend bien soin de la roseraie, des massifs et des pelouses.
— C’est un sacré travail, en cette saison, il y a les fleurs fanées à enlever, mais le plus gros boulot doit se situer à l’automne, avec toutes les feuilles qui tombent, il n’arrête pas.
— Ils sont deux à tourner, ils s’arrangent pour les congés et les week-ends. L’autre, je ne le vois pas souvent, il fait les après-midis. Tu jardines ?
— Très peu, je n’ai pas la main verte ! Nous avons une grande loggia, il y n’y a que quelques pots pour ne pas avoir l’air d’être en plein Sahara et Véro passe déjà assez de temps à couper des cheveux, elle aurait l’impression de faire des heures supplémentaires si elle devait tailler des plantes ! Et toi ?
— Pas le temps. Je me dis que, quand je serai à la retraite, je m’y mettrai. C’est Jocelyn qui s’y colle, quand il a le temps. À part un coin pour les plantes aromatiques et des arbres fruitiers, c’est un jardin d’agrément.
— Quand tu seras à la retraite !... C’est marrant le nombre de projets qu’on prévoie et qui évoluent au fil du temps qui passe. Moi, j’aurai envie avant tout de filer à la campagne, ou plutôt dans une petite ville avec de la verdure tout autour pour faire de longues balades. Mais il y a aussi les évolutions au niveau de la famille, avec peut-être des enfants supplémentaires, je serai le papi qui les prendra de temps en temps pour soulager les parents !
— Soulager les parents ! C’est vrai que les enfants donnent beaucoup de travail, il fut une époque que je n’ai pas connue où beaucoup de mamans ne travaillaient pas, elles étaient femmes au foyer… Quelle horreur !
— Il y avait aussi des familles avec les grands-parents à demeure, ce qui permettait de profiter de plus de loisirs.
— Tu crois que les loisirs existaient dans l’ancien temps, je parle du temps avant la télé, avant les clubs de vacances.
— Au moins, les gens se parlaient… Ou s’engueulaient ! Ils avaient aussi comme seule distraction la lecture du journal.
— Les nouvelles arrivaient avec une semaine de retard et il suffisait de mettre le nez dehors pour se rendre compte s’il fallait mettre une veste ou un ciré. Le soir, en observant le ciel, ils connaissaient la météo du lendemain. Le pied !...
— Aujourd’hui, nous avons droit à une séance d’archéologie ! Sérieusement, le progrès, c’est vachement bien, mais il y a des limites. Je rêve d’une journée sans portable ni ordi pour me couper de tout et RESPIRER. Me sentir libre de vagabonder avec les pieds ou dans la tête.
— Mais tu peux le faire, tu prends ton sac à dos et tu pars trois semaines dans un couvent au Mont Athos.
— J’ai dit une journée, pas trois semaines et puis là-bas, je ne pourrai pas emmener ma femme.
— C’est vrai, mais ça te reposerait !
— Non, je ne veux pas être enfermé, je veux le grand air, entendre le vent frémir, ou la pluie ruisseler. Être en communion avec la nature sans contact possible. 24 heures, c’est bien, mais je ne suis pas certain de tenir plus longtemps. J’aime la solitude mais à plusieurs !...
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène onze
H « C’est bien ce que tu as écrit.
— Vraiment ?
— Oui. Mais c’est du vécu ?
— Un peu, mais pas le mien, j’avais envie d’écrire des petites histoires, ou plutôt des anecdotes. J’ai un carnet où j’écris mes impressions du moment suite à un fait divers vu ou lu, une scène qui se déroule devant moi, dans la rue ou dans un moyen de transport. Je pose mes mots, je les relis le soir, je me dis que c’est nul, mais je continue !
— Je trouve que c’est sympa, ces pages que tu me montres.
— Tu as des critiques à me faire ?
— Euh, non ! Et tu écris depuis longtemps ?
— Plus de vingt ans.
— Mais alors, tu as plusieurs carnets.
— Oui, un par an, et au début de chaque année, j’attaque le suivant, ce sont des petites chroniques. quand j’aurai terminé le trentième carnet, je mettrai tout au propre à l’ordi et je verrai si je peux faire éditer mes élucubrations.
— Ça va te faire un sacré boulot, tu devrais commencer le plus tôt possible.
— Pas le temps !
— Et tu diras également « pas le temps » dans cinq ans !
— C’est possible.
— Et qu’en pense ton « moitié » ?
— Ça l’amuse, il me signale des fautes d’orthographe et c’est tout… Bin oui, quoi !... Ce n’est pas parce que je suis, prof que je ne fais pas de fautes. Pour me dire le fond de sa pensée concernant mes élucubrations textuelles, il ne dit rien, il répète qu’il n’est pas un chroniqueur littéraire.
— C’est de la franchise, ou il se défile ?
— Un peu les deux, il considère que c’est mon petit joujou.
— Et tu les montres à d’autres personnes ?
— Il m’est arrivé de faire lire quelques pages à des parents, des amis ou des collègues. Pas de réactions significatives de leur part, alors, je reste sur ma faim mais je continue, c’est mon petit plaisir perso. J’avais envie que tu lises quelques pages et tu réagis comme les autres, tu ne sais pas quoi dire !
— Tu as raison, c’est difficile de porter un jugement et je ne suis pas le lecteur idéal !
— Et toi, tu écris un peu ?
— Oh oui ! Des cartes postales… Ce n’est pas mon truc. Je ne suis pas un intello comme toi.
— Non mais !... Tu me traites d’intello, c’est une insulte !
— Je ne te dirai plus rien, na !
— Mais non, c’est pour te faire marcher. Franchement, je ne me sens pas intello du tout, c’est bon pour ceux qui veulent péter plus haut que leur cul.
— Tu as quand même beaucoup plus de choses à dire que moi, les patients qui viennent à mon cabinet sont sur les dents ! Et ils ouvrent la bouche pour que je leur en bouche un coin. Et quand, c’est terminé, ils n’ont rien à dire à part merci et surtout ils espèrent ne pas me revoir trop vite !
— Mon dentiste est un marrant, j’y vais régulièrement, tous les six mois. La dernière fois, il m’a dit que j’avais une bonne dentition et que si tous les gens étaient comme moi, beaucoup de ses collègues seraient au chômage…
— Et tes élèves, ils t’inspirent ?
— Ils pourraient, mais je fais abstraction de ce qui se passe pendant mes cours, je ne veux pas tomber dans des mémoires d’une enseignante, je laisse ça à ceux qui ont une vraie plume. Et puis, j’aurais l’impression de poursuivre ma vie professionnelle et je ne le veux absolument pas.
— Et nos rencontres ici, tu en fais des anecdotes ?
— Non, ça ne m’est pas venu à l’idée. »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène douze
F « Nous serons combien ce soir ?
— Nous serons donc une quinzaine. Il y a Sylvain et sa femme, Adeline et le bébé, mais lui ; il compte pour du beurre ! Notre fille Cerise avec son copain, Erwan, notre aîné, Arnaud, mes parents et ceux de Jocelyn, Germaine, ma tante qui est veuve. Et des amis, Viviane et Ahmed qui est un spécialiste en dessert, il va nous préparer des pâtisseries orientales dont tu me diras des nouvelles.
— Super !... Je vais encore prendre un kilo. Tu peux lui dire que je mange comme quatre.
— Pas la peine, il est trop tard pour ce soir.
— Dommage !
— Ne t’inquiète pas, je lui ai dit que nous serons une quinzaine, il va donc amener des desserts pour une bonne trentaine de personnes. Les parents de Jocelyn se chargent des entrées, il y aura comme d’habitude un bel assortiment, et les miens viennent avec une blanquette de veau, la spécialité de maman. Et comme tu m’as dit que Véro était végétarienne, elle a prévu une petite blanquette au tofu. Et nous nous occupons de l’apéro.
— Mais pourquoi tu m’as dit de ne rien préparer ?
— C’est la première fois que vous êtes nos invités, nous avons préféré vous laisser tranquille !
— Nous avons prévu d’apporter quelques bouteilles.
— D’accord.
— Et pour le bébé, comme tu me l’as dit, nous avons choisi du 2 ans pour les vêtements. J’ai remarqué que souvent les habits offerts sont trop nombreux dans les toutes petites tailles, au bout de six mois, ils sont rangés dans un placard, mis de côté pour le ou les suivants. Ça coûte cher d’habiller des petits qui grandissent à la vitesse grand V !
— Donc, comme prévu, Adeline et Sylvain préfèrent rentrer chez eux pour le bébé, ils partiront tôt en emmenant des desserts. Pour mes parents et mes beaux-parents, ils habitent pas loin, ils partiront à la fin de la soirée. Pour vous, la chambre d’amis est prête.
— C’est vraiment très gentil de votre part, nous aurions pu repartir chez nous.
— Pas question ! Tu m’as proposé de l’aide pour la vaisselle et le rangement demain matin, alors, on ne vous lâche pas. Et puis, le midi, il y aura pas mal de restes, autant que vous en profitiez. Et nos conjoints auront ainsi le temps de faire un peu plus connaissance. Au fait, je me demande si vous avez vos habitudes pour dormir, vous avez toujours le même côté ?
— Oui, ça ne nous viendrait pas à l’idée de changer. Quoique, quand nous sommes en vacances, il nous arrive de permuter, mais j’ai l’impression de moins bien dormir à chaque fois.
— Nous, nous varions, celui qui doit se lever le premier se met du côté du réveil pour que l’autre ne soit pas trop gêné et nous nous rendons compte que presqu’à chaque fois, on se réveille naturellement quelques minutes avant la sonnerie.
— C’est rigolo ce système d’alternance pour le coucher. Nous n’y avons jamais pensé. C’est bien pratique !... Mais nos horaires coïncident à peu près. Le premier lever prépare le petit déjeuner et c’est chacun son tour, ce qui nous permet de commencer la journée en tête-à-tête avant d’aller travailler.
— De quel côté tu dors ? Ça me fait penser à une chanson.
— Moi aussi !...
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Intermède quatre
De quel côté tu dors ?
(coécrit avec Marie-Noëlle Pichardie
musique de Vincent Grosset)
De quel côté tu dors
Côté sud
Côté nord
De quel côté tu dors
Quand la nuit se colore
Côté cour côté rue
Les murs sont mis à nu
Côté cour
Côté rue
Les clameurs se sont tues
Côté bourg côté port
Tu navigues à bâbord
Côté bourg
Côté port
Tu joues les sémaphores
De quel côté tu dors
Côté sud
Côté nord
De quel côté tu dors
Quand le jour s’évapore
Côté ville côté champ
Tu rêves sous l’auvent
Côté ville
Côté champ
Tu soupires en flânant
Côté homme côté femme
En enfer tu te damnes
Côté homme
Côté femme
Le feu brûle ton âme
De quel côté tu dors
Côté sud
Côté nord
De quel côté tu dors
Quand la nuit se colore
De quel côté tu dors
Côté sud
Côté nord
De quel côté tu dors
Quand le jour s’évapore
Mais voici que l’amour
Éclabousse l’aurore
Sans tempête
Ni tambour
Le long de ton décor
De quel côté tu dors
Côté sud
Côté nord
De quel côté tu dors
Quand la nuit se colore
De quel côté tu dors
Côté sud
Côté nord
De quel côté tu dors
Quand le jour s’évapore
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Scène finale
H « Déjà levée !
— Oui, et toi aussi. Ce fût une superbe soirée.
— Mais qui m’a laissé des traces, j’ai la gueule de bois !
— Ça va se passer. Mais tu n’as bu qu’une coupe de Champagne.
— D’habitude, je ne bois pas d’alcool, c’était juste pour trinquer. Ton moitié dort encore ?
— Lui, pour le réveiller, il faut jouer du clairon ! Et Véro ?
— Elle reste un peu au lit… Je suis content de notre amitié qui s’installe entre nous depuis quelques semaines.
— C’est vrai, ce genre de belle rencontre transforme un peu nos vies, enfin, pas transforme, plutôt fait évoluer nos vies. Et bientôt une petite fiesta chez nous. Nous serons nombreux, mes nièces et neveux veulent vous connaitre.
— Ça sera avec plaisir.
— Regarde, le jour se lève, c’est beau.
— Oui, c’est beau !... »
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Chanson finale
Nouvelle journée
(musique d’Anthony Aleksandeur)
Radioréveil
Encore sommeil
Au matin blême
Petit croissant
Le café crème
La brosse à dents
Je fais surface
Devant ma glace
Bisou départ
Lèvres sucrées
Vite il est tard
Dernier baiser
Clé sur la porte
Le vent me porte
Journée nouvelle
À tire d’ailes
La vie s’anime
En joies infimes
Nouvelle journée
Banalités
Du quotidien
Je me sens bien
Journée nouvelle
À tire d’ailes
La vie s’anime
En joies infimes
Nouvelle journée
Banalités
Du quotidien
Je me sens bien
Le vent me porte
Loin de ma porte
Métro bondé
Sourire d’enfant
Là sur ce quai
Regards des gens
Des lueurs brèves
Je cherche un rêve
En liberté
Laisse la rame
Réapparais
Sur macadam
Soleil radieux
Je suis heureux
Journée nouvelle
À tire d’ailes
La vie s’anime
En joies infimes
Nouvelle journée
Banalités
Du quotidien
Je me sens bien
Journée nouvelle
À tire d’ailes
La vie s’anime
En joies infimes
Nouvelle journée
Banalités
Du quotidien
Je me sens bien
Radioréveil / Le vent me porte
Encore sommeil / Loin de ma porte
Au matin blême / Métro bondé
Petit croissant / Sourire d’enfant
Le café crème / Là sur ce quai
La brosse à dents / Regards des gens
Je fais surface / Des lueurs brèves
Devant ma glace / Je cherche un rêve
Bisou départ / En liberté
Lèvres sucrées / Laisse la rame
Vite il est tard / Réapparais
Dernier baiser / Sur macadam
Clé sur la porte / Soleil radieux
Le vent me porte / Je suis heureux
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —Dialogues de Bernard Pichardie
Chansons :
Rencontres (Marie-Noëlle et Bernard Pichardie/Michel Veron)
https://soundcloud.com/chantsongs/rencontres?in=chantsongs/sets/chantsongs
Juste quelques secondes (Bernard Pichardie/Jean-Michel Chauchereau)
https://chantsongs.wixsite.com/la-suite/rencontres-02
Pause (Bernard Pichardie/Julian Renan)
https://chantsongs.wixsite.com/la-suite/rencontres-02
Vélo et tatami (Bernard Pichardie/Éric Aton)
https://bpecritures.wixsite.com/enfantsillages/velo-et-tatami
De quel côté tu dors ? (Marie-Noëlle et Bernard Pichardie/Vincent Grosset)
https://chantsongs.wixsite.com/monsite/de-quel-cote-tu-dors
Nouvelle journée (Bernard Pichardie/Anthony Aleksandeur)
https://chantsongs.wixsite.com/la-suite/rencontres-02
3 commentaires -
un texte à la recherche d’une musique
TOUT N’EST PAS TOUT GRIS
Tout n’est pas tout gris
Tout n’est pas tout rosse
Le temps d’une vie
De joies et de bossesTout n’est pas tout vert
Tout n’est pas tout bleu
Le temps d’un hiver
D’un été soyeuxDe la tendresse
En cavalcades
Et de l’ivresse
Des barricadesDans le soleil
Ou dans la pluie
Monts et merveilles
En raccourcisTout n’est pas tout gris
Tout n’est pas tout rosse
Le temps d’une vie
De joies et de bossesTout n’est pas tout blanc
Tout n’est pas tout noir
Le temps d’un bilan
De rires et cafardsQuelques bonheurs
Sur le pavé
Avec des pleurs
Éparpillés
Des nuits sans lune
Des jours sans fin
Sur des lagunes
Sur des chemins(pont musical)
Tout n’est pas tout beau
Tout n’est pas tout pur
Le temps d’un écho
De cris de murmuresTout n’est pas tout gris
Tout n’est pas tout rosse
Le temps d’une vie
De joies et de bosses
votre commentaire -
Un texte à la recherche d'une musique
... un thème que je n'avais jamais abordé !PISSER SOUS LES ÉTOILES
Quand le soleil est couché
Je m’évade en rêvant
Dessous la voûte lactée
Mais sans mettre les voilesQuand le soleil est en berne
Voici venir le temps
Dans l’herbe ou la luzerne
De pisser sous les étoilesPisser dans la nature
Écoutant son émoi
Comme une signature
En lisière d’un bois(pont musical)
Dans la fraîcheur du soir
Je découvre soudain
La beauté dans le noir
De cette immense toileSous le vent qui frémit
Au bout de ce chemin
La nuit me donne l’envie
De pisser sous les étoilesPisser dans la nature
En devinant les bruits
Et les tendres murmures
Quand la journée s’enfuitBernard PICHARDIE
texte déposé
1 commentaire -
un texte à la recherche d'une musique
FABIEN
Bonjour Fabien
Je serai prêt dans dix minutes
Je lis le programme du jourUne maison de retraite
Un petit coin de banlieue
Un lieu pour les sans-logis
Et un marché au milieuRepas dans la salle des fêtes
Entourés d'élus locaux
Et enfin l'après-midi
Interview pour les infosAllez Fabien
Il faudra serrer quelques mains
N'oublie pas le désinfectantDes souhaits et de l'espoir
Sous la bannière du parti
La ferveur de mon discours
Applaudissements fournisDevant cette jolie noire
Petits propos enflammés
Du travail pour tous un jour
Le vote pour les immigrés
(pont musical)Mon bain Fabien
Avant de relire mes feuillets
Je sens encor l'odeur des vieuxDes dossiers remplis de notes
Un whisky et deux glaçons
L'émission à la télé
Un appétit de gloutonCorrection de quelques fautes
Après le poulet rougail
Le cigare la volupté
Un dernier petit détailSuper Fabien
Cette noire est bien sur la liste
Pour préparer les expulsionsLa la la la la la la
Finie la journée la la
La la la la la la la
Un repos bien mérité la la
... ... ...
Non non Fabien
Pas ce soir j'ai mal à la tête
Demain le lever à six heuresBernard PICHARDIE
texte déposé
votre commentaire -
Des textes à la recherche de musiques sont sur
https://chantsongs.wixsite.com/monsite/textes
1 commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
si un compositeur ou une compositrice est intéressé(e)
pour poser ses notes sur mes mots
il ou elle peut me contacter
HUIT HEURES DU MATIN
Tout près du sucrier
Un pot de confiture
Du beurre un peu trop dur
Et deux sachets de thé
Rangées sous la serviette
Quelques tranches de pain
Une grappe de raisin
Environnée de miettes
La cuillère est à l’ombre
De ce grand bol fumant
Un peu de lait s’étend
Sur la nappe trop sombre
La pendule sonne
Huit heures du matin
Et le chat ronronne
Le dos contre la main
Dans le jour qui s’allonge
En rubans de soleil
Une tache de miel
Est posée sur l’éponge
Un soupçon de vent frais
Passant sous la tenture
Frôle dans un murmure
La photo d’un bébé
Dans la douce torpeur
De la pièce endormie
S’évade sur un cri
La vision de l’horreur
La pendule sonne
Huit heures du matin
Et le chat ronronne
Le dos contre la main
( pont musical )
Il manque un couteau à l’appel
Dans l’inventaire de la vaisselle
La pendule sonne
Huit heures du matin
Et le chat ronronne
Le dos contre la main
Et cette main ne bouge plus
Car l’assassin est revenu
La pendule sonne
Huit heures du matin
Et le chat ronronne
Le dos contre la main
Bernard PICHARDIE
texte déposé
votre commentaire -
Un texte à la recherche d’une musique
ENTRE DEUX HEURES
De l’heure du café crèmeJusqu’à l’heure de plus rien
Le temps me paraît blême
Le temps est peau de chagrin
Je m’habille en douleur
Sur ce grand quai de gare
Où je ressens la peur
D’avoir usé ton départ
De l’heure où je m’embrume
Jusqu’à l’heure des remords
Le temps se désemplume
Le temps ravine mon corps
Je m’invente un sommeil
Posé sur une chaise
Entre quelques bouteilles
Je grignote des fadaises
( pont musical )
De l’heure du premier brame
Jusqu’à l’heure des éclats
Le temps se joue des drames
Le temps ne s’arrête pas
Je plonge dans mon whisky
Un bout de démesure
Je regarde ma vie
Noyée par mes déchirures
De l’heure du bout du soir
À l’heure de pas grand-chose
Le temps me paraît noir
Le temps est peau de névrose
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
CHIEN FOU
Comme un chien fou
Dans un jeu de fille
Je fais le loup
Je me déshabille
Devant toiFranc du collier
Je joue le caniche
Dans la chambrée
On se fait des niches
Et j’aboieOuah ouahouh
Ouah ouahMoi ton loulou
Je suis de bon poil
Je saute et joue
Lance la baballe
Vers tes mainsSur ton divan
Je me fais les griffes
Puis je m’étends
J’attends sur le vif
Un câlinOuah ouahouh
Ouah ouah(pont musical)
Ouah ouahouh
Ouah ouahDebouts dans la cuisine
Nous suçons un nonos
On se lèche les babines
Environnés de sauceComme un chien loup
Dans un jeu de fille
Je fais le fou
Puis je me rhabille
Devant toiOuah ouahouh
Ouah ouahOuah ouahouh
Ouah ouah
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
SUR LE LIT
Tu reposes tes yeuxÀ l’ombre de tes cils
D’un regard amoureux
Vers ton amant docile
Son souffle s’établit
Tout le long de ta joue
Mais comme tu faiblis
Il te remet en joue
Sur le lit
Tu le chiffonnes
Sur le lit
Il te braconne
Son arme est la tendresse
Et quand il te chevauche
Entre vous deux se dresse
Une anguille sous roche
Bien planté sous les draps
Enrobé de sa ruse
Cet amour toujours là
Dans ton corps se diffuse
Sur le lit
Il t’environne
Sur le lit
Tu t’abandonnes
Vibrante de passion
Si tu croises le fer
Avec ses émotions
Tu le sens sur les nerfs
Caressant ta poitrine
Ardemment il soulève
Ces belles envies mutines
Echappées de tes rêves
Sur le lit
Tu l’emprisonnes
Sur le lit
Il t’éperonne
(pont musical)
Sur son membre tendu
Tu passes et te surpasses
Dans l’élan attendu
De ses désirs tenaces
Lentement il dessine
Sur le grain de ta peau
La joie toute féline
D’une fièvre en lambeaux
Sur le lit
Il se cramponne
Sur le lit
Tu le sillonnes
1 commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
CHANTEUR POÈTE
Y a des mots qui desquament
Ton cœur de ses remords
Y a des mots que tu brames
À l’envers du décor
Tu tires les ficelles
Le long d’un filigrane
De mots qui s’amoncellent
De mots qui se pavanent
Chanteur poète
Avec tes mots
Tu fais la fête
Près du rideau
Y a des mots en chaleur
Lancés du bout des fesses
Y a des mots pour la peur
D’un dernier soir d’ivresse
Tu lances tes éclats
Scotché contre ton mur
De mots pour un gala
De mots pour le futur
Chanteur poète
Avec tes mots
C’est ta planète
En fa ré do
Y a des mots qui s’accrochent
Aux portes de l’enfer
Y a des mots que tu coches
Pour animer tes vers
Tu te permets la chance
Avec un coup de pouce
De mots qui se balancent
De mots qui se trémoussent
Chanteur poète
Avec tes mots
Chante à tue-tête
Sous les bravos(pont musical)
Y a des mots en amour
Joués en cavalcades
Y a des mots de velours
Pour une belle aubade
Tu vogues sur ta vie
En truffant tes chansons
De mots pour l’infini
De mots pour nos frissons
Chanteur poète
Avec tes mots
Sous les paillettes
T’es le héros
Bernard PICHARDIE
Texte déposé
2 commentaires -
Un texte à la recherche d’une musique
L’ODEUR DE L’ARGENT
Odeur de fric
Dans un décor
De quelques briques
Et plusieurs morts
Banquier véreux
Argent trop sale
Voyou crasseux
Dans un canal
Tout contre un mur
D’une prison
Sur les dessous
Des grands partis
Dans les égouts
De l’amnistie
Un vide-ordures
Et des frissons
Aux U.S.A.
Argent détresse
Vers la mafia
Pour une messe
Odeur de fric
Dans un décor
De quelques briques
Et plusieurs mortsRobots manchots
Argent liquide
Coulant à flots
Couleur livide
(pont musical)
Dans la marée
Au Vatican
Machination
Machines à sous
Sous le croupion
D’oncle Picsou
Billet froissé
Cri d’une enfant
Le superflu
Argent factice
La plus-value
De tous les vices
Odeur de fric
Dans un décor
De quelques briques
Et plusieurs mortsOdeur de fric
Dans un décor
De quelques briques
Et plusieurs morts
Bernard PICHARDIE
Texte déposé
votre commentaire -
un texte à la recherche d'une musique
AMOUR ET PEAU DE BANANE
Amour et peau de bana ane
Elle est partie avec un âne
Qui en avait de bien belles
Qui avait de belles oreilles
Et aussi de l’oseille
Amour et peau de bana ane
Tu te retrouves sur le cul
Car tout au fond d’un bois
Son corps tu l’as perdu
Ouah ouah ouah ouah
Ouah ouah ouah ouah
Ouah ouah ouah ouah …
Ouah ouah
Amour et peau de bana ane
Si loin de son corps de gitane
Tu fumes comme un pompier
Au bout du rouleau elle s’est
Envolée en fumée
Amour et peau de bana ane
À elle tu penses tout à coup
Aux coups qu’elle a reçus
Sur le nez sur les bras
Ouah ouah ouah ouah
Ouah ouah ouah ouah
Ouah ouah ouah ouah …
Ouah ouah
Amour et peau de bana ane
Pour elle la vie n’est pas si rose
Elle ressemble à sa mère
Avec toutes ses ecchymoses
Fleuries entre deux bières
Amour et peau de bana ane
T’es triste comme un épagneul
Tu remues la queue tout seul
Loin de cette nana
Ouah ouah ouah ouah
Ouah ouah ouah ouah
Ouah ouah ouah ouah …
Ouah ouah
(pont musical)
Amour et peau de bana ane
Tu sais que tu la retrouveras
La semaine prochaine
Tout plein de cadeaux dans les bras
Elle redira je t’aime
Amour et peau de bana ane
Mais cette fois-ci c’est bien fini
Tu lui présenteras
Ton nouvel amour… Rémi
Ouah ouah ouah ouah
Ouah ouah ouah ouah
Ouah ouah ouah ouah …
Ouah ouah
Bernard PICHARDIETexte déposé
1 commentaire -
le premier texte d'un triptyque sur mes origines nordiques
un texte à la recherche d’une musique
DUCASSE
Voici que les frites dépassent
De leur cornet de ducasse
Et sur les chevaux de bois
Quelques rires volent en éclats
Une guitare électrique
Se joue d’un air nostalgique
Sur la vision du passé
De ce coron tourmenté
La moustache du garde-barrière
Raconte ses petites misères
Et prend avec l’apéro
Des cartons pour le loto
La fin de la semaine
On oublie en famille
La fosse et ses déveines
Sous les néons qui brillent
La fin de la semaine
On oublie en famille
La fosse et ses déveines
Sous les néons qui brillent
Loin des cheminées d’usines
Des chevalets de la mine
Certains rêvent à cœur perdu
Niant leur vie sans issue
Des tablées chantent à tue-tête
Tout près d’un jeu de fléchettes
Les p’tits oublient le charbon
Sous les guimauves et les flonflons
Dans les auto-tamponneuses
Et les relents de la Gueuze
Laurette contre son béguin
Vit sa vie comme un festin
La fin de la semaine
On oublie en famille
La fosse et ses déveines
Sous les néons qui brillent
La fin de la semaine
On oublie en famille
La fosse et ses déveines
Sous les néons qui brillent
( pont musical )
Doucement le soir se plisse
Et l’accordéon se glisse
Le long des lumières bleues
D’un bal pour les amoureux
La fin de la semaine
On oublie en famille
La fosse et ses déveines
Sous les néons qui brillent
Bernard PICHARDIE
texte déposépour découvrir les deux autres textes :
TERRIL EN LA DEMEURE
FEMME DE MINEUR
et une nouvelle :
LA MINE BUISSONNIÈRE
1 commentaire -
un texte à la recherche d'une musique
TERRIL EN LA DEMEURE
Y a-t-il terril en la demeure
Quand t’as les pieds sur le charbon
En attendant que sonne l’heure
Du retour du mineur de fond
Il revient à votre tanière
Entre la brume et le houblon
Les yeux trop collés de poussière
S’entrouvrent devant ton corps rond
Et quand il s’assied à sa place
Il a pour tes enfants mignons
De ces souvenirs de ducasse
D’école trempés dans l’amidon
Femme de mineur c’est pas de la tarte
Pour adoucir toutes tes aigreurs
Les idées noires tu les écartes
À la cassonade et au beurre
Aujourd’hui c’est le jour de fête
Entre la wassingue et le tison
Sa quinzaine devant tes mirettes
Fait s’envoler le coup de bourdon
Tu prends le pâté d’alouette
Qu’il rapporte toujours du fond
Cette tartine dans sa musette
Fait le délice des polissons
Il te raconte tous les griefs
Qu’il a avec le chef-porion
Un vrai connard qui s’appelle Jef
Un drôle de salaud un démon
Femme de mineur c’est pas la joie
Pour adoucir cette grisaille
Qui te gangrène bien des fois
Plusieurs bistoules t’encanaillent
Y a-t-il terril en la demeure
Quand tu franchis ton paillasson
Tu penses loin de ton mineur
À tes racines près des chicons
Y a-t-il terril en la demeure
Quand t’as les pieds sur le charbon
En attendant que sonne l’heure
Du retour du mineur de fond
Ton homme pense à son copain
Qui est resté sur le carreau
Son enterrement est pour demain
Ils ont congé les galibots
Il n’a pas eu de veine l’ami
La mort était sous les gaillettes
Il n’amuse plus la galerie
De ses histoires de Cafougnette
Femme de mineur c’est pas banal
Pour adoucir toutes tes rancœurs
Tu t’évades le long du canal
Rêvant à une histoire de cœur
En regardant son verre de bière
Un peu livide devant sa mousse
Ton mari pense au cimetière
Et te communique sa frousse
Avec sa mine de déterré
Lentement il touche le fond
Il a du gris dans les pensées
Et des traces dans ses poumons
T’as du grisou dans la cervelle
Et ça ne tourne plus très rond
En reprisant toutes ses flanelles
Tu files du mauvais coton
Femme de mineur tu as la rage
Du linge bouillant dans le chaudron
La silicose fait des ravages
Aux alentours dans les corons
Y a-t-il terril en la demeure
Quand tu franchis ton paillasson
Tu penses loin de ton mineur
À tes racines près des chicons
Bernard PICHARDIE
texte déposéj’ai vécu jusqu’à 21 ans dans le Pas-de-Calais, à Sallaumines, à côté de Lens…
j’ai essayé d’imaginer la vie d’une famille à une époque que je n’ai pas connue
ducasse : fête foraine
wassingue : serpillière
chef-porion : responsable dans la fosse, sous les ordres de l’ingénieur
bistoule : gnole ou rhum mis dans la tasse de café
chicon : endive
carreau : partie de la fosse qui se trouve en surface au jour
galibot : jeune garçon employé dans les mines
gaillette : bloc de charbon
pour la suite :
http://chantsongs2.eklablog.com/femme-de-mineur-a124778894
1 commentaire -
le texte "TERRIL EN LA DEMEURE étant trop long
je l'ai divisé en 2 pour faire 2 textes de chansons
pour lire la première partie
http://chantsongs2.eklablog.com/terril-en-la-demeure-a124798306
voici la deuxième partie
un texte à la recherche d’une musique
FEMME DE MINEUR
(Terril en la demeure II)
Y a-t-il terril en la demeure
Quand t’as les pieds sur le charbon
En attendant que sonne l’heure
Du retour du mineur de fond
Y a-t-il terril en la demeure
Quand tu franchis ton paillasson
Tu penses loin de ton mineur
À tes racin’ près des chicons
Ton homme pense à son copain
Qui est resté sur le carreau
Son enterrement est pour demain
Ils ont congé les galibots
Il n’a pas eu de veine l’ami
La mort était sous les gaillettes
Il n’amuse plus la galerie
De ses histoires de Cafougnette
Femme de mineur c’est pas banal
Pour adoucir toutes tes rancœurs
Tu t’évades le long du canal
Rêvant à une histoire de cœur
En regardant son verre de bière
Un peu livide devant sa mousse
Ton mari pense au cimetière
Et te communique sa frousse
Avec sa mine de déterré
Lentement il touche le fond
Il a du gris dans les pensées
Et des traces dans ses poumons
T’as du grisou dans la cervelle
Et ça ne tourne plus très rond
En reprisant toutes ses flanelles
Tu files du mauvais coton
Femme de mineur tu as la rage
Du linge bouillant dans le chaudron
La silicose fait des ravages
Aux alentours dans les corons
( pont musical )
Y a-t-il terril en la demeure
Quand tu franchis ton paillasson
Tu penses loin de ton mineur
À tes racin’ près des chicons
Y a-t-il terril en la demeure
Quand t’as les pieds sur le charbon
En attendant que sonne l’heure
Du retour du mineur de fond
Bernard PICHARDIE
texte déposé
C'est la fosse Delloye à Lewarde, près de Douai, qui fut choisie en 1973 en raison du charme du lieu, de sa situation proche du réseau autoroutier, de sa position au cœur du bassin minier.
Cette fosse avait en effet fonctionné de 1931 à 1971, en période de bataille du charbon et employait en moyenne 1000 mineurs. Dès lors, matériels et documents affluèrent des autres fosses du bassin minier vers la fosse Delloye, au fur et à mesure de leur fermeture.
C'est en 1982 que fut créée l'association du Centre Historique Minier à l'instigation des Houillères du Bassin du Nord/Pas-de-Calais, avec la participation du Ministère de la Culture, du Conseil Régional du Nord/Pas-de-Calais et du Conseil Général du Nord pour une ouverture au public en 1984.
Aujourd'hui, le Centre Historique Minier, véritable conservatoire de la mémoire de la mine dans le Nord/Pas-de-Calais, regroupe 7 000 m² de bâtiments industriels et de superstructures sur un site de 8 ha.
C'est le plus grand musée de la mine en France et le musée de site le plus fréquenté de la région Nord/Pas-de-Calais. Il a déjà accueilli plus de 2 millions de visiteurs.
Pour lire la suite
http://www.chm-lewarde.com
votre commentaire -
pendant les vacances en Dordogne
en voyant des vaches dans le champ en face de la maison
je me mis à écrire un petit délireun texte pour enfants (de tous âges !) à la recherche d'une musique
LES VACHES
Les vaches broutent
Les vaches proutent
Dans les prairies
Elles se font des vacheries
Allez les vaches
Allez les vaches allez
Meuh meuh meuh meuh
Meuh meuh meuh meuh
Sur les chemins
De nos montagnes
Dans tous les coins
Les sentiers de nos campagnes
Tranquillement
Elles déposent
En rigolant
Des bouses qui indisposent
Les passants
Les vaches broutent
Les vaches proutent
Dans les prairies
Elles se font des vacheries
Allez les vaches
Allez les vaches allez
Meuh meuh meuh meuh
Meuh meuh meuh meuh
Elles ruminent
Loin des starlettes
N’ont pas la mine
Ni la taille des majorettes
Pour la tétée
Avec fringale
Et volupté
Les jolis veaux se régalent
De leur lait
Les vaches broutent
Les vaches proutent
Dans les prairies
Elles se font des vacheries
Allez les vaches
Allez les vaches allez
Meuh meuh meuh meuh
Meuh meuh meuh meuh
(pont musical)
Les vaches paissent
Dans les herbages
Souvent elles pissent
Parfois elles glissent
Tombent sur leurs fesses
Leurs mamelles sont des airbags
… Même pas mal !
Les vaches broutent
Les vaches proutent
Dans les prairies
Elles se font des vacheries
Allez les vaches
Allez les vaches allez
Meuh meuh meuh meuh
Meuh meuh meuh meuh
... ... ... ... ... ...
Bernard PICHARDIE
texte déposé (dans l'herbe ! ! !)
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
MA CHÉRIE NOIRE
Policière de mon cœur
Tu es ma chérie noire
Tu viens comme un voleur
Me surprendre ce soir
Quand tu me sors tes armes
Tu enlèves tes fringues
Et tu me fais du charme
Alors je sors mon flingue
Si parfois tu m’évinces
Dans ton imper qui flotte
Je te dis que j’en pince
Pour tes petites menottes
Je suis sur le qui vive
Tu me suis tu me traques
Tu joues les détectives
Je brandis ma matraque
Policière de mon cœur
Tu es ma chérie noire
Tu viens pour ton bonheur
Virer tes idées noires
Je n’ai pas d’alibi
Tu te précipites sur moi
Tu enlèves tes habits
Tu me fais ton cinéma
Tu me prends en filature
Je marche sur des œufs
Alors tu me tortures
Et je passe aux aveux
(pont musical)
T’as des indicateurs
Dans notre vie privée
Dessous ton projecteur
Je t’attaque à main armée
Policière de mon cœur
Tu es ma chérie noire
Tu viens comme un braqueur
Rentrer dans mon polar
Policière de mon cœur
Tu es ma chérie noire
Policière de mon cœur
Tu es ma chérie noire
Bernard PICHARDIE
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
LETTRE D’AMOUR
Cette lettre d’amour
Quelques mots doux
Sur le papier
Aux alentours
De mes secrets
Une lettre d’amour
Un désir fou
Enrubanné
Dans le velours
De mes pensées
Et le facteur
Mon messager
Du côté cœur
Va transporter
Ce p’tit bonheur
Pour mon aimée
( pont musical )
Cette lettre d’amour
Est je l’avoue
Un peu timbrée
J’ai le cœur lourd
Papier glacé
Une lettre d’amour
Par un coucou
Un peu sonné
Sans le retour
De son aimée
Car le facteur
Ce gars charmant
Au charme fou
Ira courant
Vers mon amour
Oui le facteur
Aux yeux si doux
Est son amant
Depuis le jour
Où j’ai laissé
Depuis le jour
Où j’ai laissé
Une lettre d’amour
Sur le côté
Une lettre d’amour
Sur le côté
Une lettre d’amour
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
LE CŒUR SUR LA MAIN
Elle avait le cœur
Sur la main
Moi j’avais ma main
Sur son cul
En étudiant son Q.I.
Elle me proposait
Ses bêtises de Cambrai
Quand nous échangions
Nos fadaises d’Étretat
Je lui débitais
Mes envies de Béziers
Et cette Vénus
M’a mis l’eau à la bouche
Avec mon savon
Je lui frottais les bras
Près du cumulus
On jouait sous la douche
Elle avait le cœur
Sur la main
Je posais ma main
Sur son cou
Je voulais en tirer un
J’étais chaud lapin
Et mon sourire au lièvre
Ornait de frissons
La trace de ses vaccins
Tandis que fusaient
Mes paroles trop mièvres
Elle me racontait
Qu’elle n’avait pas de peau
En écrasant l’anse
D’un sac de chez Herpès
Et moi je suivais
Monaco contre Lens
Elle avait le cœur
Sur la main
Moi j’avais ma main
Sur son cul
En étudiant son Q.I.
Elle avait le cœur
Sur la main
Moi j’avais ma main
Sur son cou
Je voulais en tirer un
(pont musical)
Mais un jour elle s’est tirée
Un jour que c’était la nuit
Avec un garde des sceaux
Qui l’avait prise d’assaut
Pendant que j’étais parti
Tirer sa meilleure amie
Elle avait le cœur
Sur la main
Moi j’avais ma main
Sur son cul …
Mais notre histoire est finie
Bernard PICHARDIE
texte déposé
votre commentaire -
Un texte à la recherche d’une musique
SOUVENIRS D’ENFRANCE
Des musiques dans la tête
Mes souvenirs d’enfrance
Tout près du formica
Tatoués sur mon cœur
Qui bat qui bat qui bat
J'y pense encore
Mon corps était en fête
Entre rock et romance
Les chansons m’enchantaient
De leurs petits bonheurs
Collé collé collé
Au transistor
Johnny
Joe Dassin
Eddy Mitchell
Christophe
Barbara
Jacques Dutronc
Des airs sur ma planète
Mes souvenirs d’enfrance
Dans les feux de mes joies
De ma vie en couleurs
Qui va qui va qui va
Sur mes amours
Ma vie était en fête
Entre ballade et danse
Ils me faisaient rêver
Vibrer avec ardeur
J’allais j’allais j’allais
Sans grand discoursGainsbourg
Jane Birkin
Alain Souchon
Higelin
Jacques Brel
William Sheller
(pont musical)
Des mélodies parfaites
Mes souvenirs d’enfrance
Dans le chaud et le froid
Des succès des erreurs
Et moi et moi et moi
Sur mes repères
Ma vie était en fête
Entre rock et romance
Les tubes me frôlaient
Pour apaiser mes peurs
J’aimais j’aimais j’aimais
Dans leurs lumièresRenaud
Balavoine
Nino Ferrer
Bashung
Julien Clerc
Françoise Hardy
... ... ... ... ... ... ...
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musiqueLE GRAPHITAGUEUR
Je suis un graphitagueurJe crache mes tags
Mes graffitis
Dans tous les lieux publicsJe pose mes blagues
Et mes soucis
Mes envies érotiques
Je suis un graphitagueur
Je graphitague
À toute vapeur
Et sur mes mots
J’ mets d’ la couleur
Dans les waters
Des beaux quartiers
Et sur les murs
De la cité
Je graphitague
Et j’improvise
Sous les vitraux
Dans les églises
Sur les portières
Des autobus
Les sépultures
Les prospectus
Je graphitague
Toutes mes aigreurs
Dans le métro
En profondeur
Sur les barrières
Et les affiches
Sur les toitures
Des maisons d’ riches
Je suis un graphitagueur
Je crache mes tags
Mes graffitis
Dans tous les lieux publicsJe pose mes blagues
Et mes soucis
Mes envies érotiques
Je suis un graphitagueur
Je graphitague
Toute la journée
J’ fais des virgules
Des pointillés
Qui s’agglutinent
Et les injures
Les plus cracras
Sur les tentures
Je graphitagueMes idées noires
En petites bulles
Sur les trottoirs
Sur les vitrines
Les baies vitrées
Des bars tabac
Des boutiquiers
Je graphitague
Quelques sourires
En majuscules
Et je respire
Dans les latrines
L’émanation
Qui m’apport’ra
L’inspiration
Je suis un graphitagueur
Je crache mes tags
Mes graffitis
Dans tous les lieux publicsJe pose mes blagues
Et mes soucis
Mes envies érotiques
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
LE MIROIR AUX ALOUETTES
Tout près du miroir
Aux oiseaux
J’ai cru entrevoir
Tes mirettes
Et puis oui
Et puis non
Tu as pris
Tes chansons
Pour une autre histoire …
C’est tout bête
Tout près du miroir
Des appeaux
J’ai cru deviner
Ton appel
Disant oui
Disant non
Tu as fui
Sans raison
Tu t’es fais la belle …
Alouette
Tout près du miroir
C’est idiot
J’ai cru retenir
Tes fossettes
Je dis oui
Je dis non
Mais je crie
Sous mon front
À n’en plus finir
Je regrette
( pont musical )
Tout près du miroir
Aux alouettes
J’ai perdu la tête
Tout près du miroir
Aux alouettes
J’ai perdu la tête
J’ai perdu la tête …
La tête
Bernard PICHARDIE
texte déposé
le miroir aux alouettes, c’est comme un mirage …
le miroir aux oiseaux
c’est à Martigues
http://www.web-provence.com/villes/martigues-13.htm
il y a une spécialité provençale
« Les alouettes sans tête »
3 commentaires -
un texte à la recherche d’une musique
abs Y nthe
Mon absinthe
Mon absente
Je suis maudit
Sur mes plaintes
Je me plante
Le long d’un cri
Le long d’un cri
J’ai trop bu
Ici-bas
Tout au bord
De ce bar
Toi ma liqueur au goût d’offrande
Et la chaleur qui me dérange
Quand j’ai le temps de faire la fête
Ta flamme s’étend sur ma planète
Tous mes désirs vers toi se tendent
Et je chavire avec les anges
Je suis nu
Je me noie
Je perds le nord
Moi l’anar
Mon absinthe
Mon absente
Je suis soumis
Je m’éreinte
Dans l’attente
D’une autre vie
D’une autre vie
( pont musical )
Mon absinthe
Mon absente
Mais je m’enfuis
Ma contrainte
Violente
Dans mon abri
Dans mon abri
J’ai vécu
En fracas
Mon décor
Mes écarts
Mon élixir de jouissance
Et le sourire de mes nuits blanches
Quand j’ai du vent dedans ma tête
Ton or me prend dans ses paillettes
Mon pauvre cœur en transhumance
Je bois ma peur et puis je flanche
Dans l’affût
Sans la foi
Dans l’effort
Le cafard
Mon absinthe
Mon absente
Je suis maudit
Sur mes plaintes
Je me plante
Dans ma folie
Dans ma folie
Dans ma folie
Dans ma folie
Bernard PICHARDIE
texte déposéfin août 2001, tout à coup je me mets à écrire en pensant à quelqu’un
je l’imaginais interprétant ce texte
quelques jours après, j’apprenais sa mort
à la scène ouverte de la « rentrée » que j’organisais
j’ai lu ce texte avec ces quelques mots d’introduction :
" il a posé son chapeau à côté de ses godasses
mais pas ses pieds
ses pieds sont restés dans le lit
il a envoyé ses rides contre le mur
de la chambre bien trop blanche
il a mis les mains dans ses poches
sous ses yeux fatigués
puis
il s’est cassé en mille éclats
il est maintenant tout là-haut
tout là-haut avec les autres
adieu
adieu Philippe Léotard "
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
BAMBOUS SOLITAIRES
Loin de ma riveLumière trop grise
Où sont passés mes frères
Bambous solitaires
Je sens la faille
Près de leurs corps sans caresse
Et dans ce parc
Larmes d’asphalte
Devant leur haleine fétide
Quand je devine
L’asphodèle de mes sentiments
Je me dis que je mens
Face à tous ces tourments
Loin de mon rêve
Lueurs trop brèves
Déchirant l’aurore
Dans la souffrance de leur cri
Je m’en éloigne sans bruit
Loin de mon domaine
Voici des lèvres
Qui se soulèvent
Crachant la peur
Les erreurs
De ces parterres
De fleurs de givre
Qui ont souffert
(pont musical)
Et je m’envole
Sans gouvernail
À ton secours
Près de tes failles
Et de tes hardes
Couverts de brume
Dont tu te fardes
Dans le jour qui s’allume
Plus rien ne m’arrête
Ni joie ni peine
Le pouvoir de mes semailles
Mes ecchymoses
Sans lendemain
Te sauvent de la mitraille
Loin de ma rive
Lumière trop grise
Où sont passés mes frères
Bambous solitaires
Je sens la faille
Près de leurs corps sans caresse
Bernard PICHARDIE
texte déposé
votre commentaire -
un texte à la recherche d’une musique
LE GROS MATOU TOUT DOUX
Je suis un gros matou
Un gros matou tout doux
Je suis un gros matou
Un gros matou tout doux
Je suis un gros matou
Un manitou
Tout doux tout doux
Un peu voyou
Comme un p’tit loup
Mais pas méchant
Pour les enfants
Quand je me frotte
Contre leurs bottes
Je fais miaou miaou
J’ai rendez-vous
Près de leur cou
Et de leurs joues
Sur leurs genoux
C’est merveilleux
Je suis heureux
Quand je les frôle
Ils trouvent ça drôle
Je suis un gros matou
Un gros matou tout doux
Je suis un gros matou
Un gros matou tout doux
(pont musical)
Je suis un gros matou
Un gros matou tout doux
Je suis un gros matou
Un gros matou tout doux
J’ai aussi des bisous
Des petitous
Et de leurs nounous
Je vous l’avoue
Ça me rend fou
J’ai de la joie
Au creux de leurs bras
Et je ronronne
Comme personne
Je suis un gros matou
Un manitou
Tout doux tout doux
Un peu voyou
Comme un p’tit loup
Mais pas méchant
Pour les enfants
Je les adore
Toujours plus fort
Je suis un gros matou
Un gros matou tout doux
Je suis un gros matou
Un gros matou tout doux
Bernard PICHARDIE
texte déposé
votre commentaire -
Bienvenue sur l'Eklablog Chantongs 2
où je dépose des textes à la recherche de musiques
tous les textes sont protégés
voici la liste avec les liens en cliquant sur les titres :
Entre deux rames
Le gros matou tout doux
Bambous solitaires
absYnthe
Le miroir aux alouettes
Le graphitagueur
Souvenirs d'enfrance
Le cœur sur la main
Lettre d'amour
Ma chérie noire
Les vaches
Femme de mineur
Terril en la demeure
Ducasse
Amour et peau de banane
L'odeur de l'argent
Chanteur poète
Sur le lit
Chien fou
Entre deux heures
Huit heures du matin
Fabien
Pisser sous les étoiles
Tout n'est pas tout gris
Pour vos beaux yeux
Tatouages amoureux
Le squatter du giratoire
Il s'est tiré...
et chez MARINO L
Le voisin
Égarement
Vendangeles titres des articles sont faits avec COOLTEXT
http://fr.cooltext.com
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires